COMMISSION MIXTE POUR LE DIALOGUE
ENTRE L’ÉGLISE CATHOLIQUE ET L’ÉGLISE MALANKARE ORTHODOXE SYRIAQUE

 

RAPPORT DE LA RENCONTRE DE 1994

Kottayam, 5-8 décembre 1994

 

La Commission de dialogue entre l'Église catholique et l'Église malankare orthodoxe syriaque s'est réunie au Spirituality Centre de l'Église syro-malabare à Kottayam (Kerala, lnde du Sud), du 5 au 8 décembre 1994. Tous les membres de la Commission étaient présents :

 

pour l'Église catholique :

S.Exc. Mgr Pierre Duprey, Secrétaire du Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens, Rome (co-président);
S.Exc. Mar Joseph Powathil, Archevêque de Changanacherry ;
S.Exc. Mar Kuriakose Kunnacherry, Évêque de Kottayam ;
S.Exc. Mgr Patrick D'Souza, Évêque de Bénarès (Varanasi) ;
S.Exc. Cyril Mar Baselios Malancharuvil, Évêque de Battery;
R.P. Clarence Gallagher, s.j., Rome ;
R.P. Matthew Vellanickal, Kottayam ; R.P. Xavier Koodapuzha, Kottayam ;
R.P. Geevarghese Chediath, Trivandrum;
R.P. Bernard Dubasque, Rome (co-se­crétaire).

pour l'Église malankare orthodoxe syriaque :

S.Exc. Philipos Mar Theophilos ;
S.Exc. Paulos Mar Gregorios (co-président);
S.Exc. Mathews Mar Severios ;
Très Rév. Ramban Theophoros ;
R.P. K.M. George ;
R.P. Jacob Kurian ;
R.P. Johns Abraham Konat;
R.P. John Mathews (co-secrétaire);
R.P. M.O. John ;
R.P. Mathai Nooranal;
M. P.C. Abraham ;
M. A.K. Thomas.

1. Le principal sujet de la rencontre a été la poursuite de l'étude sur le rôle de l'épiscopat pour garantir l'unité de l'Église. Après avoir repris le texte sur « La structure et les pratiques synodales» (P. M.O. John), deux autres docu­ments ont été présentés : « La Koinonia dans l'Église » (Mar Severios) et « La communion ecclésiale : une perspective biblico-théologique » (P. M. Vellanickal). La sous-commission a commencé à ré­diger une première synthèse sur « L'Église comme communion (koinônia)» qui a été discutée par l'assem­blée.

Ces études progressives, qui ne dé­bouchent pas immédiatement sur des décisions concrètes, engagent la Commission dans un processus d'ap­proches successives du mystère de l'Église et plus précisément de sa struc­ture sacramentelle, qui est commune aux deux Églises ; ces approches permettent aussi de percevoir les liens en­tre cette structure et l'exercice de l'auto­rité dans l'Église. Il est donc demandé à la sous-commission d'approfondir les notions d'autorité (exousia) et de service (diakonia) dans l'Église vécue comme communion (koinonia).

2. Une autre sous-commission essaie d'ef­fectuer une lecture commune de l'his­toire de l'Église en Inde. Deux rapports, non discutés par la sous-commission, ont été présentés par le Père M.O. John : le premier sur « Les relations de l'Église malabare avec la partie orien­tale de l'Église syriaque au XVI siècle » et le second sur « L'impact de l’arrivée des Portugais sur l'Église malankare ». En outre, on travaille à établir un inven­taire en vue de préserver ce qui reste du patrimoine chrétien de l'Inde avant l'ar­rivée des Portugais.

3. La question des mariages mixtes a été à nouveau étudiée mais il n'a pas encore été possible d'aboutir à un ac­cord sur cet important problème pasto­ral. Une sous-commission doit continuer la réflexion tout au long de l'année 1995. Le point de vie orthodoxe sur " L’indissolubilité du mariage » a été exposé (P. Johns Abraham), les catholiques devant faire de même à la prochaine rencontre.

4. Enfin, la nouvelle sous-commission sur le témoignage commun de l'Église au Kerala a été constituée. Une liste des problèmes à propos desquels toutes les Églises devraient s'unir pour agir en­semble a été établie : culture et foi (in­culturation), le dialogue interreligieux, l'éducation et la politique scolaire, l'impact des médias dans le processus de sécularisation, la formation des futurs prêtres et du clergé, la corruption dans la société y compris dans les institutions ecclésiastiques. Après mûre réflexion, la Commission pense que les deux ques­tions prioritaires en Inde sont le dialogue avec les autres religions et la cor­ruption. Un processus a été élaboré et doit être mis en œuvre avec l'aide de personnes compétentes.

À la fin de la rencontre, une informa­tion a été donnée par la délégation ca­tholique sur la préparation du Jubilé de l'an 2000 (cf. Jean-Paul Il : « Lettre apos­tolique Tertio millenio adveniente » du 10 novembre 1994) et sur la récente dé­claration christologique commune si­gnée à Rome le 11 novembre 1994 avec l'Église assyrienne de l'Orient. Puis, dans un libre échange où chacun a pu s'exprimer, deux recommandations ont été faites. En ce qui concerne la mé­thode de travail, il semble indispensable que, par des réunions régulières tout au long de l'année, les sous-commissions étudient les thèmes adoptés, éventuelle­ment à l'aide d'experts extérieurs, et puissent déjà présenter une synthèse lors de la réunion annuelle de la Commission internationale. Il paraît éga­lement important que les fidèles s'inté­ressent aux travaux de la Commission. Pour qu'il en soit ainsi il est nécessaire non seulement de donner une informa­tion sur le cheminement de notre ré­flexion mais aussi de lier étroitement cette dernière aux problèmes pastoraux concrets. De plus, et toujours pour une meilleure mise en œuvre de cette ré­flexion au pian local, la Commission souhaite que s'instaure une coordination plus intense avec les évêques et leurs diverses instances de décisions (Syno­des, Conseils, Conférences).

Après avoir décidé que la prochaine réunion aurait lieu du 9 au 14 octobre 1995 à Kottayam (au Sophia Centre de l'Église malankare orthodoxe syrienne), la Commission a tenu à remercier les oblates apostoliques du Spirituality Cen­tre pour leur attention discrète et déli­cate de tous les instants.

 

 

[Service d’information 88 (1995/I) 32-33]