COMMISSION MIXTE INTERNATIONALE
POUR LE DIALOGUE THÉOLOGIQUE ENTRE L'ÉGLISE CATHOLIQUE ET L'ÉGLISE ORTHODOXE

 

1ère SESSION PLÉNIÈRE 

Patmos-Rhodes, 29 mai-4 juin 1980

 

I. Du 29 mai au 4 juin, une Commission mixte comprenant 60 évêques et théologiens des Eglises catholique romaine et orthodoxe du monde entier, s’est réunie dans les îles de Patmos et de Rhodes pour commencer le dialogue théologique officiel au nom de leurs Eglises. Après des siècles de séparation, un esprit de fraternité a prévalu et a permis cette rencontre. Des changements dans les comportements des deux côtés, inaugurés par les Conférences panorthodoxes et le II Concile du Vatican, ont permis un processus de rapprochement – ce qu’on a appelé le “dialogue de l’amour” – entre les deux Eglises. Son fruit sera le dialogue théologique officiel grâce auquel, nous l’espérons, des pas seront faits vers le rétablisse ­ ment d’une pleine communion ecclésiastique entre l’Eglise orthodoxe et l’Eglise catholique romaine.

II. Le dialogue théologique s’est ouvert le 29 mai à Patmos, dans le vénérable monastère dédié à saint Jean, dans l’Evangile duquel nous trouvons l’appel le plus émouvant à l’unité chrétienne. La liturgie d’ouverture dans l’église du monastère a été célébrée par le métropolite Méliton de Chalcédoine, représentant du Patriarche œcuménique Dimitrios Ier, sous la juridiction duquel se trouve Patmos. Le lendemain, les deux délégations ont commencé leurs travaux à Rhodes, île dont l’église a été fondée par saint Paul. Le cardinal Jan Willebrands, président du Secrétariat pour l’Unité des chrétiens à Rome, du côté catholique, et l’archevêque Stylianos d’Australie, délégué du Patriarcat, du côté orthodoxe, ont été choisis comme coprésidents.

III. Les travaux se sont caractérisés à la fois par l’esprit de prière et l’ouverture dans la discussion. Les membres de la Commission mixte ont senti que la réflexion sur l’héritage spirituel de l’Eglise resterait stérile si elle ne s’accompagnait d’une expérience vivante de cet héritage, et c’est pourquoi ils ont accordé une grande importance à la prière. Les plus grandes églises de Rhodes ont été le cadre d’une solennelle liturgie eucharistique catholique le samedi soir et d’une liturgie orthodoxe le dimanche matin. Elles ont été célébrées par les membres respectifs de la Commission en présence de leurs frères respectifs.

IV. La généreuse hospitalité du Patriarcat œcuménique ainsi que l’accueil très cordial et l’aide des autorités civiles ont grandement contribué à développer une atmosphère fraternelle parmi les membres et ont facilité le succès de la rencontre. Les participants ont exprimé leur profonde gratitude pour l’accueil chaleureux qu’ils ont reçu. Ils ont également exprimé leur reconnaissance aux collaborateurs du Comité local et à leurs collaborateurs pour l’excellente préparation de la rencontre, ainsi que pour leur aide constante au cours de la semaine entière de travaux.

V. La réunion de la Commission mixte à Patmos mos et à Rhodes a constitué la première rencontre inaugurale de cette Commission. Son principal souci a été de définir la procédure et d’organiser les détails des travaux pour la première phase du dialogue. Cette tâche a été accomplie.

a) Le plan de dialogue, proposé par la Commission préparatoire technique mixte de théologiens en 1978, approuvé par l’Eglise catholique romaine et toutes les Eglises orthodoxes, a été adopté en commun et à l’unanimité, comme ordre du jour pour la première phase du dialogue.

b) Les thèmes précis pour les études théologiques initiales ont été choisis.

c) Des sous-comités comprenant des membres catholiques romains et orthodoxes ont été constitués et prépareront des documents pour la pro­ chaine session plénière.

d) Un comité de coordination mixte a été créé pour assurer la marche du dialogue.

VI. Nous espérons que le rétablissement de la pleine communion de nos Eglises contribuera à la réconciliation de l’humanité et à la paix du monde, dont l’Eglise est le signe et le divin instrument selon la volonté de Dieu.

Rhodes, le 3 juin 1980

 

Service d’information 44 (1980/III-IV) 112-113