COMMISSION MIXTE INTERNATIONALE
POUR LE DIALOGUE THÉOLOGIQUE ENTRE L'ÉGLISE CATHOLIQUE ET L'ÉGLISE ORTHODOXE

 

2e SESSION PLÉNIÈRE 

Munich, 30 juin-6 juillet 1982 

 

Du 30 juin au 6 juillet 1982, la commission mixte internationale de dialogue théologique entre l’Eglise catholique romaine et l’Eglise orthodoxe a tenu sa deuxième session plénière à Munich, dans l’“Exerzitienhaus Schloss Fürstenried”.

La commission, formée en décembre 1979, avait tenu sa première réunion en mai 1980, à Pathmos et à Rhodes où avait été approuvé un plan général pour ce dialogue théologique, avaient été choisis les premiers thèmes de discussion et établies les structures nécessaires à l’accomplissement de son travail. Cette réunion avait accepté comme méthode générale de la commission de partir de ce que les deux Eglises avaient en commun et, en le développant, d’aborder de l’intérieur et progressivement les points sur lesquels un accord n’existe pas encore.

Le thème de cette deuxième réunion plénière était donc le Mystère de l’Eglise et de l’Eucharistie à la lumière du mystère de la Sainte Trinité. La base de la discussion était donnée par un document qui avait été longuement préparé durant la période qui suivit la réunion de Rhodes. En fait, trois sous-commissions mixtes se réunissant séparément en 1980 et au début de 1981 à Chevetogne (Belgique), Rome et Belgrade, avaient élaboré leurs réflexions par écrit et préparé un rapport commun sur ce thème. Un comité de coordination composé de huit catholiques et de huit orthodoxes se réunit à Venise en mai 1981 pour mettre ensemble les résultats de ce travail et en préparer une synthèse écrite à soumettre à la commission plénière.

Les discussions à Munich furent centrées sur la nature de l’Eucharistie, comme expression de l’activité de la Sainte Trinité dans l’économie du Salut, la relation entre l’Eucharistie et l’Eglise et le caractère central de l’Eucharistie pour comprendre la communion dans l’Eglise locale et la communion entre les Eglises locales dans l’Eglise universelle. De larges zones d’accord furent esquissées et les fondations furent posées pour l’étude ultérieure des questions sur lesquelles demeurent des différences.

Les résultats de ces discussions ont été rassemblées dans un document qui sera de suite soumis aux autorités des Eglises afin qu’elles en soient aussitôt informées. Il sera prochainement publié afin que l’on puisse en prendre connaissance et réagir sur son contenu. (Texte, infra, p. 115).

En considérant les questions théoriques liées à l’Eucharistie et à l’Eglise, la commission était consciente de la grande signification que ces questions ont pour la vie chrétienne dans le monde moderne, pour la communion entre les peuples et les nations et pour la paix et la justice parmi les hommes. Cette préoccupation fut soulignée par l’absence de quatre de ses membres empêchés de venir du Liban à la réunion à cause des événements pénibles qui continuent de se produire dans ce pays déchiré par la guerre. Un message de solidarité leur a été envoyé les assurant des prières des membres de la commission.

Les discussions se sont déroulées dans une atmosphère d’ouverture et de fraternelle collaboration. Les activités spirituelles qui les ont entourées ont contribué à créer cette atmosphère. La réunion commença le soir du 30 juin par des vêpres solennelles dans la cathédrale Notre-Dame, vêpres présidées par Monseigneur Paul-Werner Scheele, évêque de Würzburg et président de la commission œcuménique de la conférence épiscopale d’Allemagne. Le samedi 3 juillet tous assistèrent à la messe solennelle présidée par le cardinal Jean Willebrands ayant pour concélébrants les membres catholiques de la commission. Le dimanche tous assistèrent à la liturgie solennelle célébrée par l’archevêque d’Australie, Monseigneur Stylianos et le clergé orthodoxe. Le 6 juillet, dixième anniversaire de la mort du Patriarche Athénagoras Ier , un office eut lieu dans la chapelle de Schloss Fürstenried durant laquelle on commémora le Patriarche qui contribua tant au dialogue catholique-orthodoxe. Cette possibilité d’une plus grande familiarité avec les traditions liturgiques et la spiritualité des uns et des autres fut pour tous une aide importante pour discuter, dans un esprit de fidélité à sa propre tradition et d’ouverture sincère aux traditions de l’autre, le thème central de l’Eucharistie.

Avant de terminer sa réunion, la commission décida que, en accord avec le plan pour le dialogue théologique approuvé à Rhodes, le thème de la prochaine réunion serait : Foi, sacrements et unité. Sous ce titre seront étudiées les questions de la foi et de la communion dans les sacrements ainsi que les questions plus particulières relatives aux sacrements de baptême, de la chrismation (confirmation) et de l’Eucharistie, et de l’unité de l’Eglise.

Durant leur séjour à Munich les membres de la commission furent les hôtes de l’archevêché de Munich et Freising. Tout fut fait par les autorités de l’archidiocèse et leurs collaborateurs religieux et laïcs pour procurer tous les moyens nécessaires à un travail efficace de la commission en même temps que l’on entourait chacun de ses membres d’une prévenante attention. La commission est particulièrement reconnaissante de ces soins qui ont contribué largement à créer l’atmosphère de fraternelle ouverture et de confiance déjà mentionnée. La commission est aussi reconnaissante aux autorités civiles de Bavière pour leur aide et leurs encouragements spécialement lors de la réception offerte le 30 juin.

La prochaine plénière aura lieu à une date et en un lieu qui ont encore à être décidés. Elle sera précédée par la réunion des trois sous-commissions et du comité de coordination suivant une procédure qui s’est démontrée si utile dans la préparation de la réunion qui s’achève.

En accomplissant son travail, la commission était consciente des responsabilités des chrétiens dans les divisions entre personnes et nations. Elle considère ses propres discussions comme une contribution très positive au travail de réconciliation et de paix dans le monde et elle invite les membres des Eglises représentées en son sein à aider cette œuvre au service de la paix et de la collaboration mutuelle, par leur prière, leurs réflexions et leur action commune.

 

Service d’information 49 (1982/II-III) 64-65