MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS À L'OCCASION DU 50e ANNIVERSAIRE
DU GROUPE MIXTE DE TRAVAIL ENTRE L'ÉGLISE CATHOLIQUE
ET LE CONSEIL OECUMÉNIQUE DES ÉGLISES

23 juin 2015

 

Au Révérend Dr Olav Fykse Tveit
Secrètaire général du Conseil oecuménique des Églises

 

Le cinquantième anniversaire du Groupe mixte de travail entre l’Église catholique et le Conseil œcuménique des Églises nous donne l’occasion de rendre grâce au Dieu Tout-puissant pour le lien œcuménique profond qui nous unit aujourd’hui. C’est aussi un moment pour remercier le Seigneur pour tout ce qu’a accompli le Mouvement œcuménique depuis ses tout débuts, il y a cent ans, inspiré par le désir de cette unité que le Christ voulait pour son corps, l’Église, et par la tristesse ressentie face au scandale de la division entre les chrétiens.

Depuis sa création en 1965, le Groupe mixte de travail s’est fait promoteur des conditions nécessaires à un plus ample témoignage commun de l’Église catholique et des Églises et Communautés ecclésiales du Conseil œcuménique des Églises. En réfléchissant à ces cinquante dernières années, nous devrions nous sentir encouragés par la collaboration que le Groupe mixte de travail a favorisée, non seulement en ce qui concerne l’œcuménisme mais aussi dans le domaine du dialogue interreligieux, de la paix et de la justice sociale, des œuvres de bienfaisance et de l’aide humanitaire. Le Groupe mixte de travail ne devrait pas être un groupe tourné vers l’intérieur. Au contraire, il doit être toujours davantage un « groupe d’experts » ouvert à toutes les opportunités et à tous les défis qu’aujourd’hui les Églises doivent affronter dans leur mission qui est d’accompagner l’humanité souffrante sur le chemin du Royaume, en faisant en sorte que la société et la culture s’imprègnent des vérités et des valeurs évangéliques.

Dans mon Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, j’ai écrit que les réalités sont plus importantes que les idées (cf. n. 233). Le Groupe mixte de travail doit orienter ses efforts dans le but d’affronter les préoccupations réelles des Églises du monde entier. Il sera ainsi plus à même de proposer des mesures de collaboration qui non seulement rapprocheront les Églises mais leur permettront d’offrir une diakonia efficace adaptée aux besoins des gens.

Dans l’accomplissement de cette tâche, le Groupe mixte de travail se distingue par ses caractéristiques et ses buts propres. Les neuf rapports publiés jusqu’ici témoignent d’une compréhension et d’une mise en valeur croissantes des liens de fraternité et de réconciliation qui, dans le contexte du paysage changeant de la chrétienté dans le monde moderne, soutiennent les chrétiens dans leur témoignage et leur mission évangélisatrice communs. Il nous faut toutefois reconnaître qu’en dépit des nombreux résultats œcuméniques des cinquante dernières années, la mission et le témoignage chrétiens souffrent encore en raison de nos divisions. Nos désaccords sur diverses questions – en particulier sur des thèmes anthropologiques, éthiques et sociaux ainsi que sur des sujets ayant trait à la compréhension de la nature et des conditions de l’unité que nous recherchons – nécessitent de plus amples efforts. Notre dialogue doit continuer ! J’encourage le Groupe mixte de travail à approfondir ses débats sur les questions œcuméniques fondamentales et, en même temps, à promouvoir parmi les chrétiens de nouvelles formes de témoignage commun de la communion réelle, bien qu’imparfaite, que partagent tous les baptisés. Puissions-nous toujours faire confiance à l’Esprit Saint, dans la certitude qu’il continuera à nous soutenir et à nous guider sur notre chemin, de manières souvent nouvelles et parfois inattendues.

Cet anniversaire nous offre aussi l’opportunité d’exprimer notre gratitude à tous ceux qui, au cours de ces cinquante dernières années, ont inlassablement servi la cause de l’unité chrétienne et fait avancer la joyeuse proclamation de l’Évangile (cf. Mt 28, 18-20). Ensemble, implorons notre Père céleste pour qu’il nous accorde, par Jésus Christ notre Sauveur et par la puissance du Saint-Esprit, le don de la pleine unité visible entre tous les chrétiens afin que l’Église soit toujours davantage un signe d’espérance dans le monde et un instrument de réconciliation pour tous les peuples.

 

Du Vatican, le 23 juin 2015

 

FRANÇOIS