DISCOURS DE L'ARCHEVÊQUE DE CANTERBURY


Jeudi 23 novembre 2006

 

Votre Sainteté,

Je suis très heureux de pouvoir vous rencontrer dans cette ville, qui a été sanctifiée dès les origines de l'ère chrétienne par le ministère des Apôtres Pierre et Paul, et où tant de vos prédécesseurs ont rendu un noble témoignage de l'Evangile de Notre Seigneur Jésus Christ, qui appelle à la conversion.

Au début de mon ministère d'Archevêque de Canterbury, j'ai eu l'opportunité de rendre visite à votre bien-aimé et vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, et de lui transmettre les salutations des Eglises de la famille anglicane dans le monde, qui réunissent près de quatre-vingts millions de chrétiens. Le Pape Jean-Paul II a inspiré un grand nombre de personnes à travers le monde par son dévouement au Christ et, comme vous le savez, il a gagné une place particulière dans le coeur de nombreuses personnes, au-delà de l'Eglise catholique romaine, par la compassion et la ténacité qu'il a manifestées à tous dans son ministère.

Notre rencontre est aussi l'occasion de rappeler et de célébrer la visite que rendit il y a quarante ans, mon prédécesseur, l'Archevêque Michael Ramsey au Pape Paul VI, rencontre entre les responsables des Eglises anglicane et catholique romaine qui instaura un processus de réconciliation et d'amitié qui se poursuit encore aujourd'hui. L'anneau que je porte aujourd'hui est l'anneau épiscopal que le Pape Paul VI offrit à l'Archevêque Michael, cette croix est le don du Pape Jean-Paul II, symbole de notre engagement commun à oeuvrer ensemble à l'unité pleine et visible de la famille chrétienne.

C'est dans ce même esprit fraternel que j'accomplis à présent cette visite, car je crois que nous devrions poursuivre ensemble le chemin d'amitié qu'ils commencèrent. J'ai été encouragé par la manière dont, dès le début de votre ministère comme Evêque de Rome, vous avez souligné l'importance de l'oecuménisme dans votre ministère. Si la Bonne Nouvelle de Jésus Christ doit être intégralement proclamée à un monde qui en a besoin, la réconciliation de tous les chrétiens dans la vérité et l'amour de Dieu est alors un élément vital de notre témoignage.

Je l'affirme en ayant conscience que le chemin vers l'unité n'est pas un chemin facile, et que les discussions sur la façon dont nous appliquons l'Evangile aux défis que pose la société moderne peuvent souvent obscurcir, voire menacer les résultats du dialogue, du témoignage commun et du service. Dans le monde moderne, aucune partie de la famille chrétienne n'agit sans que cela n'ait un impact profond sur nos partenaires oecuméniques; seule une solide base d'amitié dans le Christ pourra nous permettre d'être honnêtes dans notre dialogue les uns avec les autres sur ces difficultés, et de rechercher des façons de progresser qui s'efforcent d'être pleinement fidèles à la charge qui est la nôtre en tant que disciples du Christ. Je viens donc ici aujourd'hui, afin de célébrer la poursuite de la collaboration entre les anglicans et les catholiques romains, mais aussi en étant prêt à écouter et à comprendre les préoccupations que vous souhaiteriez partager avec moi.

Quoi qu'il en soit, il s'agit d'une tâche qui nous revient à tous deux en tant que pasteurs de la famille chrétienne:  être des avocats de la réconciliation, de la justice et de la compassion dans ce monde - être les ambassadeurs du Christ - et je suis certain qu'un échange honnête de nos préoccupations ne pourra pas affaiblir ce que nous pouvons affirmer et proclamer ensemble - l'espérance du salut et de la guérison qui se trouve dans la Grâce et l'Amour de Dieu révélé dans le Christ.

 

 

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