Déclaration sur le Synode de Diamper (1599 ap J.-C.)
Kottayam, 29 octobre 1999
1. L’anniversaire du quatrième centenaire du Synode de Diamper (Udayamperur) qui se tint du 20 au 26 juin 1599 ayant lieu cette année, nous, membres de la Commission mixte internationale de dialogue entre l’Église catholique et l’Église malankare orthodoxe, considérons très important de pouvoir partager avec nos frères et sœurs des deux Églises les résultats de nos travaux sur la nature et les conséquences du Synode de Diamper, dans la ferme espérance de contribuer à une plus grande prise de conscience de l’urgence de guérir les mémoires amères du passé qui entravent notre réconciliation et notre communion mutuelle.
2. L’ancienne Église apostolique unie des chrétiens de St Thomas entra en contact avec les portugais au XVIe siècle. Les missionnaires catholiques qui les accompagnaient accusèrent injustement les chrétiens de St Thomas de soutenir le Nestorianisme. À travers les synodes de Gon et la formation de séminaristes à Cranganore, Vaipinkotta, etc., on assista à une tentative systématique d’englober l’Église indigène dans l’Église latine.
3. Les activités déterminées par le Synode de Diamper ont apporté des changements décisifs dans la vie ecclésiale des chrétiens de St Thomas. L’occidentalisation et la latinisation furent les principaux résultats de l’activité de ces missionnaires et du pouvoir colonial. L’Église fut contrainte à adopter différentes transformations dans le sens latin, ce qui porta à une grave distorsion de l’identité et de l’héritage des chrétiens de St Thomas.
4. Comme il résulte clairement des canons du Synode, sous la direction des missionnaires la liturgie fut mutilée, la relation hiérarchique avec l’Église persane interrompue et des changements substantiels concernant les pratiques et la tradition des chrétiens de St Thomas furent introduits.
5. En dépit de certains aspects positifs ce Synode porta un grave préjudice à l’héritage ecclésial de cette Église. La plus triste conséquence du Synode fut la perte de liberté et la division de l’une des anciennes Églises apostoliques en Inde en deux sections distinctes, l’une qui par la suite prit le nom d’Église syro malabare et l'autre qui adopta la dénomination d’Église malankare orthodoxe. Cela conduisit à des divisions ultérieures ; les différents groupes des chrétiens de St Thomas en souffrent encore profondément.
6. La lecture commune d’un événement historique aussi crucial dans la vie des chrétiens de St Thomas nous a fait avancer dans notre quête de ré conciliation et de redécouverte de l'identité des Églises de la tradition de St Thomas.
7. Nous sommes heureux que des efforts aient été accomplis en ce sens. La création de cette Com mission mixte de dialogue en est un. Citons-en quelques autres : nous avons déjà étudié et rédigé une déclaration d’accord sur la christologie ; nous complétons actuellement un accord provisoire sur les mariages mixtes; par ailleurs, des progrès ont été accomplis dans le sens d’un témoignage commun plus concret. Nous sommes tournés vers l’avenir avec espoir, dans la certitude du désir de nos fidèles.
Service d’information 102 (1999/IV) 266